Cour d'Assises : Un premier jour d'audience éprouvant dans l'affaire de meurtre de "la Place Nassau", à Sedan

Ce matin s'est ouvert le procès de l'horreur devant la Cour d'Assises des Ardennes. Dans le box des accusés, deux hommes : Jean-Michel Colson, 50 ans, et Damien Gatine, 28 ans. Ils comparaissent pour viol en réunion et actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ils encourent tous deux 25 ans de prison. Cette première journée était donc consacrée à l'audition des enquêteurs de la SRPJ, le directeur d'enquête et le major chargé de l'audition de Damien Gatine, du médecin légiste et des premiers témoins.

Le 13 juin 2015, en fin de matinée, la police de Sedan est appelée à intervenir place Nassau, où une femme gît sans vie à l'arrière d'un véhicule en stationnement. Alors que les services d'enquête se concentrent autour du véhicule, un homme se présente, Damien Gatine, annonçant qu'il est le conducteur du véhicule. Et il raconte aux services d'enquête l'impensable... Une soirée arrosée, très arrosée (3.62 grammes d'alcool par litre de sang pour la victime) qui se termine dans une fôret, en compagnie de Jean-Michel Colson et de son amie, Séverine Gentil. Des relations sexuelles, d'abord consenties d'après lui, ou en tout cas conscientes, qui dégénèrent en violences sexuelles, avec utilisation de canettes de bière et d'une branche d'arbre. Puis le retour à Sedan, à 4 heures du matin, où la victime, agonisante, avait été abandonnée à l'arrière de la voiture, place Nassau, où elle était décédée.

L'examen externe de la victime a révélé de nombreuses ecchymoses sur la quasi-totalité du corps ainsi qu'une importante blessure hémorragique anale, causée par « l'introduction d'un objet très volumineux ». Des débris végétaux et de verre ont été prélevés sur son corps sans vie. La victime a été torturée et a fini par succomber à une hémorragie et une asphyxie mécanique.

Interrogé sur sa ligne de défense, Maître Delgenès, avocat de Damien Gatine, répond au micro de Radio 8

Alors que Colson nie les actes sexuels, Gatine, lui, déclare avoir eu une relation sexuelle avec la victime, consentie, en début de soirée, puis avoir assisté ensuite aux violences sexuelles de Colson, qui l'avaient « écœuré au point d'en vomir ».

Gatine coupable ou complice d'actes de torture : son avocat s'exprime