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Assises des Ardennes : L'ouverture d'un procès hors-norme, celui de Philippe Gillet

25/03/2019 - 19:13 - Rédigé par Candide Blomme

Assises des Ardennes : L'ouverture d'un procès hors-norme, celui de Philippe Gillet

Ce lundi s'ouvrait le procès de Philippe Gillet, devant la Cour d'Assises des Ardennes, jugé pour l'assassinat d'Anaïs Guillaume, qui n'a jamais été retrouvée, et pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur son épouse, Céline Gillet, le 3 janvier 2012.

Anaïs Guillaume disparaissait le 17 avril 2013, après avoir passé la soirée avec son compagnon Philippe Gillet. Son véhicule était retrouvé 3 jours plus tard, dans une forêt jouxtant la commune belge de Florenville, entièrement calcinée et dépourvue de ses plaques d'immatriculation.

L'enquête, menée par la gendarmerie de Carignan, puis par la section de recherche de Reims, permettait de déterminer qu'Anaïs avait passé l'après-midi du 16 avril avec Philippe Gillet, qu'elle avait aidé à labourer ses champs sur son exploitation de Sorel, à Damouzy. Elle était ensuite rentrée au domicile familial pour se changer. Elle avait posté un message sur son compte facebook, à 22h47, message qui commençait par « Je suis une femme amoureuse ».

Elle avait ensuite rejoint Philippe Gillet chez ses anciens voisins, à Blagny, dont la fille avait dérobé 400 euros sur le compte d'Anaïs en se servant de sa carte bancaire. Après avoir trouvé un arrangement, le couple, qui était en passe de se séparer puisqu'Anaïs Guillaume débutait une relation avec un autre homme, avait regagné le domicile de l'accusé présumé afin d'essayer un véhicule que la jeune fille désirait acquérir. Personne ne reverra jamais Anaïs Guillaume. Seul élément certain, son téléphone a déclenché une antenne relais à Margut, commune où habite Philippe Gillet, à 4h47 cette nuit-là, pour la dernière fois.

Lors de l'enquête, si Philippe Gillet ne cesse de clamer son innocence, plusieurs éléments ont pourtant interpellé les enquêteurs, à commencer par une plainte, déposé par l'accusé en 1993, pour le vol de son véhicule, apparaissant comme une arnaque à l'assurance, et où on avait retrouvé le véhicule quelques jours plus tard, entièrement calciné et sans plaque d'immatriculation. Mais aussi l'achat de 50 kilos de chaux vive en granulés le jour de la disparition d'Anaïs, après que Gillet se soit renseigné sur les propriétés de ce produit, connu pour faire disparaître les corps. Philippe Gillet a alors expliqué les avoir achetés pour désinfecter son exploitation, malgré un effet toxique sur le lait. Mais ce n'est pas tout. Les expertises téléphoniques d'Anaïs Guillaume et Philippe Gilet déclenchaient le 31 mars 2015 le placement en garde à vue de Philippe Gillet pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire.

En effet, la nuit de la disparition, des textos auraient été échangés entre les cartes sim de la victime et de l'accusé mais dans 3 téléphones différents, leur téléphone à eux et celui de Céline Gillet, l'épouse décédée, entre 3h58 et 4h47, démontrant une manipulation des téléphones par l'accusé, qui a toujours soutenu s'être réveillé cette nuit-là à 4h31 et avoir constaté qu'Anaïs était partie.

Contre Philippe Gillet également, la présence d'une lettre, trouvée par la femme de ménage dans le carnet de santé d'une de ses filles, écrite par Anaïs à l'intention de son amant, une lettre d'adieu où elle expliquait « l'avoir toujours défendu au moment de la mort de sa femme, sans preuve, juste parce qu'elle croyait ce qu'il lui disait ».

Une enquête était alors ouverte sur la mort accidentelle de Céline Gillet, avec des expertises qui montraient que la version de Philippe Gillet sur les circonstances de sa mort était peu crédible, voire complètement impossible, déclenchant cette fois sa mise en accusation pour violences mortelles sur sa compagne, un crime passible de 15 ans de réclusion. Le chef d'assassinat, lui, est passible de la prison à perpétuité.

Alors dans quel état d'esprit était Philippe Gillet à l'ouverture de son procès ? Ses avocats vont-ils axer leur ligne de défense sur l'absence de corps, et donc de preuve réelle ? Réponse de Maître Guillaume Combes, avocat de la Défense

Une interview est disponible pour cet article

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