Nouzonville : un couple condamné pour avoir maltraité leurs enfants durant des années

Alcool et violences habituelles, tel est le quotidien d’un couple de Nouzonnais. Les enfants en sont les victimes. Lundi, le père était à la barre, mais pas la mère. Trois des quatre enfants étaient présentes au tribunal pour raconter leur calvaire : insultes, humiliations, violences physiques avec une incapacité totale de travail de 20 jours pour l’une des filles et de 30 jours pour l’autre. Les victimes, mineures de moins de 15 ans au moment des faits, disent n’avoir jamais connu d’amour parental. Elles ne peuvent prononcer ni le mot de “père” ni celui de “mère”. Elles ne peuvent parler que de leurs géniteurs.

Ces jeunes filles souffraient dans le silence. Alertée un jour par ses sœurs, l’aînée et son compagnon ont décidé de déposer plainte à la gendarmerie. C’est ainsi que la souffrance des mineures a été mise au jour. Les enfants se sont constituées parties civiles pour demander que le tribunal mette fin à leur calvaire.

Le conseil départemental a été représenté par son avocat qui a dénoncé “l’absence totale d’amour des parents pour leurs enfants” et demandé pour ces derniers des dommages et intérêts d’un montant de 10 000 euros pour chaque enfant et des frais de tribunal de 800 euros.

Le substitut du procureur a requis une peine de quatre ans d’emprisonnement avec sursis pour le mari, et trois ans avec sursis pour la femme.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé deux ans avec sursis probatoire à l’encontre de Jean-Roland avec obligation de soins, trois ans dont deux avec sursis probatoire pour Laetitia à qui les juges ont décidé de retirer l’autorité parentale pour deux ans. Tous les deux devront verser solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts et 200 euros de frais de justice à chacune des deux  enfants dont la demande a été présentée par leur avocat

La justice s'excuse 

“Je présente les excuses de la justice pour le retard avec lequel cette affaire est jugée. Ce dossier aurait dû être traité depuis longtemps, mais c’est seulement aujourd’hui que ça passe”. Une fois n’est pas coutume, le substitut du procureur de la République, Alban Gesbert, a exprimé publiquement les regrets de la justice au cours de l’audience de ce lundi. Le représentant du ministère public parlait de maltraitances subies pendant plusieurs années par les enfants d’une famille ardennaise. Plus précisément de 2014 à 2020.