Des cadavres de moutons déposés devant la Préfecture des Ardennes pour illustrer le quotidien des éleveurs, ovins et bovins, face à la fièvre catarrhale
Près de 200 exploitants agricoles étaient présents ce mercredi 4 septembre devant la Préfecture suite à l'appel de la FEMA, Fédération des Éleveurs de Moutons des Ardennes, pour protester contre la mauvaise gestion de l'épizootie de fièvre catarrhale qui touche les ovins, mais également les bovins.
Les éleveurs ont décidé d'exprimer leur ras-le-bol via une action à l'impact fort, le dépôt de cadavres de moutons et de veaux devant les grilles de la Préfecture. « L'idée c'est de montrer le quotidien que vivent les éleveurs parce que le vaccin n'a pas été mis à disposition à temps et qu'on n'a pas été en capacité de protéger nos animaux » explique Yohann Sommé, Président de la FEMA.
Pour les éleveurs Ardennais, « l’État a mis énormément de temps à autoriser l'utilisation du vaccin ». Les pays-Bas l'ont, eux, autorisé le 26 avril dernier, la Belgique le 27 mai. Quant à la France, elle a autorisé la vaccination le 27 juillet, avec une mise à disposition du vaccin dans les élevages à partir du 15 août. Or, les troupeaux étaient déjà contaminés et le vaccin, inutile.
Mélanie, Éleveuse de bovins, témoigne de ses pertes et de ses attentes
« Trois semaines après l'arrivée de la maladie dans le département, on comptabilise, dans les élevages les plus exposés (transfrontaliers avec la Belgique), 50% d'animaux malades et les 2/3 de ces animaux malades sont morts ou vont mourir » précise encore Yohann Sommé, Président de la Fédération. Pour son Vice-Président, Bruno Miser, « l'élevage ovin est mort dans les Ardennes ».
Bruno Miser, Vice-Président de la Fédération des Éleveurs de Moutons des Ardennes, Éleveur ovin à Blanchefosse-et-Bay
Mais ce n'est pas tout, puisque les éleveurs subissent également la crise de l’équarrissage dans le Grand Est : les cadavres d'animaux morts sur les exploitations ne sont plus collectés. Cette situation, causée par une surcharge des usines de traitement, engendre de graves problèmes de salubrité publique, les agriculteurs étant contraints de conserver ces cadavres sur leurs exploitations jusqu'à 8 à 9 jours contre les 48 heures obligatoires, avec toutes les nuisances et risques sanitaires que cela implique.
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