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Tasmin Archer - Sleeping satellite

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Tasmin Archer
Sleeping satellite

Poursuivis pour plusieurs faits dont séquestration , quatre Carolomacériens condamnés à des peines d’amende jour

31/01/2023 - 06:03 - Rédigé par René Ait Braham et Samuel Thioliére

Poursuivis pour plusieurs faits dont séquestration  , quatre Carolomacériens condamnés à des peines d’amende jour

Arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire, extorsion par violence, menace ou contrainte de signature .  Quatre hommes comparaissaient ce lundi devant le tribunal correctionnel pour ces faits qui se sont produits le 7 octobre 2017 à Charleville-Mézières.

Ce soir-là, l’un d’eux sort avec sa femme pour fêter l’anniversaire de cette dernière. Une fête familiale qui aurait pu se prolonger et se terminer dans la joie. Mais à leur retour à la maison, c’est la stupéfaction. Le domicile du couple a été mis sens dessus dessous.

Des visiteurs nocturnes sont passés par là. Ils ont fait main basse sur des bijoux et de l’argent. L’homme crie sa désolation. Des voisins accourent. Quelques-uns racontent ce qu’ils ont vu. Ils décrivent un homme bien connu dans le voisinage.

En deux temps, trois mouvements, la victime se rend au commissariat. Selon sa déclaration ce lundi à la barre, les policiers refusent d’enregistrer sa plainte. Furieux, ce Carolomacérien de 46 ans retourne chez lui et décide de “se faire justice lui-même”. De quelle façon ? De la plus simple qui soit. Accompagné de trois amis, il se rend au domicile de la personne décrite comme l’auteur du cambriolage.

A celui-ci le quadragénaire demande la restitution de ses biens. “Je lui ai dit qu’il pouvait garder l’argent, mais qu’il me rende les bijoux qui, pour moi, ont une grande valeur sentimentale parce qu’il y en a un que j’ai offert à ma femme le jour où je l’ai demandée en mariage”, explique-t-il. Visiblement ému, il se rappelle, plus de cinq ans après, qu’il avait “simplement donné une claque” à celui qui l’a détroussé. Lequel lui avait dit de l’emmener dans la forêt où il avait caché les bijoux. Une fois sur les lieux, pas de bijoux.

Pour la suite des événements, les versions divergent. Le prévenu continue à soutenir la thèse d’une claque, mais dans le dossier, les magistrats voient des photos de nombreuses blessures, des certificats médicaux comportant une “incapacité totale de travail ne dépassant pas huit jours” ainsi que des “images humiliantes” de l’homme tenu pour responsable de la destruction des souvenirs familiaux. Celui-ci a donc porté plainte, s’est constitué partie civile comme deux des quatre autres hommes et femmes présumés “victimes” de la bande d’amis. Mais aucun ne s’est présenté au tribunal pour soutenir sa plainte.

Seuls les quatre prévenus venus avec leurs avocats s’expliquer devant les juges. Ils sont amis de longue date. Le jour des faits les trois ont accompagné leur copain dans les différents endroits où le cambrioleur dit avoir caché les bijoux. Mais ils sont poursuivis aussi pour les mêmes infractions. Avec force détails, chacun a expliqué son rôle dans cette rocambolesque recherche d’objets précieux. En somme, c’est un soutien moral apporté à un ancien collègue de travail, un ami, même si l’un reconnaît avoir saisi au cou le cambrioleur. Mais n’apparaissent pas clairement la violence, la séquestration, l’enlèvement, comparés à certaines affaires qualifiées comme telles et présentant un caractère spectaculaire.

Amandine Bogaert, substitut du procureur de la République, l’a reconnu. Toutefois, elle a insisté sur le principe bien connu : “Il ne faut pas faire justice soi-même”. La représentante du ministère public a également évoqué la notion de “coaction” avant de souligner la respectabilité des prévenus qui n’ont jamais été condamnés.

Tenant compte de leur situation sociale sans antécédents judiciaires, elle a demandé au tribunal de prononcer à leur égard des peines allant de 40 à 60 jours amende. Les avocats sont intervenus tour à tour pour demander soit la relaxe, soit une peine encore plus faible et la non inscription de celle-ci dans le B2 du casier judiciaire. La décision des juges est allée dans ce sens. L’un des prévenus a été relaxé, deux ont été condamnés à 60 jours amende à 10 €, et le dernier à 40 jours amende à 10 €.


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