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Vitaa - Je n oublie pas

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Vitaa
Je n oublie pas

« Après avoir aidé des milliers de gens en tant que médecin, mon père a fini comme ça », le témoignage poignant de la famille d’Yves Bouton

19/03/2024 - 21:58 - Rédigé par Candide Blomme

« Après avoir aidé des milliers de gens en tant que médecin, mon père a fini comme ça », le témoignage poignant de la famille d’Yves Bouton

Ce mardi après-midi se poursuivait le procès de Rémi Bouton pour le meurtre de son père Yves, le 22 décembre 2020, à Raucourt-et-Flaba. Après l’audition de l’expert ayant effectué la morphoanalyse des traces de sang sur la scène de crime, la Cour a donné la parole à l’épouse d’Yves Bouton, Martine, et à ses deux autres enfants, Marianne et Nicolas. Tous ont décrit la victime comme un homme aimant, prévenant envers ses proches, désireux d’aider tout le monde.

Les différentes auditions ont dépeint le portrait d’une famille unie, sans violence. Yves Bouton y a été décrit comme le pilier de la famille, comme un père n’ayant jamais fait aucune différence entre ses trois enfants, leur apportant le soutien nécessaire, qu’il soit affectif, moral, matériel et financier, et ça toute sa vie, jusqu’au soir du drame. Depuis, ses proches attendent des réponses.

« Il y a 3 ans, j’ai perdu mon père et je me suis résigné à abandonner mon frère, j’ai dû annoncer à ma grand-mère la mort de son fils. Et alors que je pensais avoir connu le pire de l’horreur, ça a empiré depuis 3 ans car je recevais les courriers lunaires de mon frère », explique Nicolas, 2ème enfant de la victime. « Mon père a aidé des milliers de gens et il a fini comme ça… Et lorsque je vois la photo du corps de mon père, sur un carrelage dans une mare de sang, je n’ai pas d’autre choix que d’abandonner mon frère à son sort, même si ça ne me fait pas plaisir de le voir derrière cette vitre ».


Maître Stanislas Creusat, avocat des parties civiles, formule, au micro de Radio 8, les attentes de ses clients de ce procès


Après les partie civiles, la parole a été donnée à l’accusé, qui a décrit avec précision le déroulement de la soirée. Une soirée calme et tranquille. Jusqu’au trou noir… A 23h10 ce soir-là, Rémi appelle les gendarmes et explique qu’il vient de se réveiller et qu’il a découvert, à son réveil, le corps de son père gisant dans le salon : « J’ai besoin d’une ambulance, mon père a été tué par balle à mon domicile ».

L’enregistrement de cet appel a été diffusé à l’audience, enregistrement où l’on entend un homme très alcoolisé expliquer : « Il me faut une ambulance car mon père est mort et il est… en mauvais état on va dire. Il n’est pas blessé, il est plutôt un peu mort là. Je ne sais pas ce qui s’est passé, je me suis réveillé et pfiou… ». La première mesure de l’alcoolémie de l’accusé présumé révélera un taux de 1.94 grammes d’alcool par litre de sang. Celle effectué sur Yves Bouton révèlera quant à elle un taux de 0.3 gramme d'alcool par litre de sang.

Aucune panique ne transparaît dans cet enregistrement, aucune tristesse, aucune émotion. Seule la voix d’un homme ivre et euphorique résonne dans la salle d’audience, suscitant la stupéfaction de l’auditoire, famille comme public.

Dans le box, les réponses de Rémi Bouton sont claires. L’ingénieur apparaît comme un homme posé, réfléchi, équilibré et éloquent. S’il admet avoir tué son père, il explique « ne pas s’en souvenir mais le déduire ». Malgré leurs espoirs, les parties civiles n’ont donc eu, ce mardi non plus, ni excuse, ni regret, ni explication sur la mort tragique de leur père et époux.


Une interview est disponible pour cet article

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