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Laura Branigan
Self control

Rémi Bouton condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son père, Yves Bouton

20/03/2024 - 21:39 - Rédigé par Candide Blomme

Rémi Bouton condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son père, Yves Bouton

Ce jeudi soir s’est achevé le procès de Rémi Bouton, 35 ans, accusé d’avoir, le 22 décembre 2020, tué son père, Yves Bouton, 65 ans, de multiples coups de couteau. Ne pouvant « faire abstraction des conditions du crime », l’avocate générale a requis 25 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 20 ans, à l’encontre de l’accusé, ainsi que, en peine complémentaire, un suivi socio-judiciaire de 15 ans (avec 7 ans d’emprisonnement supplémentaire en cas de non-respect de ce suivi).


« La localisation des coups (crâne, visage, gorge et aisselle), la multiplicité des coups (16 plaies hémorragiques), l’intensité des coups (carotide tranchée et œsophage transpercé, bras presqu’entièrement sectionné), sont la preuve d’une violence extrême dont peu d’hommes sont capables en réalité » a argumenté le ministère public, avant de s’adresser à l’accusé : « Vous n’êtes pas un monstre monsieur Bouton, car les monstres n’existent pas. Mais vous avez commis un acte monstrueux ».


Si l’accusé présumé continue de clamer qu’il ne se souvient pas de son passage à l’acte, les différentes investigations et expertises permettent de comprendre le déroulé de ce crime. La victime, Yves Bouton, aurait pu, ce n’est qu’une hypothèse formulée face aux antécédents conflictuels des deux protagonistes, faire des reproches à son fils concernant son alcoolisation massive (près de 2 grammes d’alcool par litre de sang), ce qui aurait déclenché sa fureur. La morphoanalyse des traces de sang intervient alors, permettant de déduire que les premiers coups auraient été portés à Yves Bouton alors qu’il était assis dans le canapé. Ce dernier se serait levé pour se défendre et aurait reçu de nouveaux coups avant que la scène ne continue dans la cuisine : Yves Bouton se serait affaissé près du frigo, crachant du sang. Il aurait vraisemblablement reçu 4 coups à cet endroit mais aurait réussi à se relever avant de s’affaisser à nouveau contre la porte du four. Mais le calvaire d’Yves Bouton n’était pas terminé puisqu’il aurait trouvé la force de se relever et de tenter de prendre la fuite par la porte d’entrée, fermée à clé. C’est là que son fils l’a littéralement achevé d’un coup de couteau à la gorge, lui sectionnant la carotide et lui transperçant l’œsophage.

Rémi Bouton a alors tenté de nettoyer les litres de sang présents sur le sol et les murs de son appartement, mais, n’en étant pas capable, aurait, semble-t-il, imaginé un scénario pour se déculpabiliser : il a alors passé 3 appels à son père, qu’il vient de tuer, comme pour se former un alibi, avant de tenter de le démembrer en lui sectionnant presque entièrement le bras. « Est-ce qu’il y a eu, un instant, la volonté de rajouter de l’horreur à l’horreur en se disant : il faut que je me débarrasse du corps ? D’où la tentative de démembrement ? Évidemment, il n’en était pas capable » explique l’avocate générale, avant de conclure le rappel des faits : « Rémi bouton a bien tué son père, et il l’a tué dans ces conditions-là ».


Face à cet « acharnement » et à la qualité de la victime, père de l’accusé (l’ascendance étant une circonstance aggravante), la peine ne pouvait être que lourde. Rémi Bouton a finalement été condamné à la peine de 20 ans de réclusion criminelle, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire de 5 ans. En cas de non-respect de ce suivi, l’accusé devra effectuer 3 ans d’emprisonnement supplémentaires.


Une décision qu’il a accueilli sereinement, comme l’explique son avocat, Maître Ghislain Fay


Pour l’épouse et les deux autres enfants de la victime, la fin de ce procès a été plus difficile, du fait de l’absence d’explication de l’accusé sur le déclencheur, ainsi que sur le déroulement de ce drame.


Leur avocat, Maître Stanislas Creusat, au micro de Radio 8


Deux interviews sont disponibles pour cet article

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