En réponse au manque d’experts, la justice Ardennaise fait appel à des infirmiers en pratique avancée pour des examens présentiels

Dans le département des Ardennes, que ce soit lors des enquêtes de police judiciaire ou lors des jugements, qu’ils soient correctionnels ou criminels, un acte d’enquête correspondant à une expertise psychiatrique ou psychologique doit être effectué. Ces expertises répondent à des finalités différentes et qui permettent d’avoir un éclairage sur la personnalité des auteurs, ou des victimes, dans les différentes procédures.

Or, le manque d’experts mène aujourd’hui à un partenariat entre la justice et l’hôpital Bélair permettant d’avoir recours à des infirmiers en pratique avancée pour effectuer ces expertises.

Magali Josse, Procureure de la République, au micro de Radio 8

Les infirmiers en pratique avancée vont donc réaliser un examen psychiatrique, et non une expertise psychiatrique, dit examen présentiel, qui va permettre d’éclairer, à la fois le Procureur, ou le juge, sur l’éventuelle existence d’une altération ou abolition du discernement, et pourra également, parfois, évaluer la nécessité d’avoir recours à une expertise cette fois, complémentaire à cet examen.

Au nombre de 4, ces IPA sont mobilisés tant par les services de police que de gendarmerie du département, lorsque les mis en cause sont placés en garde à vue.

Marion Fert, Infirmière en pratique avancée en psychiatrie et pédopsychiatrie, au sein de l’hôpital Belair

Afin d’entériner cette expérimentation débutée en 2021, une convention de collaboration a donc été signée le 15 mars dernier entre le Président du Tribunal Judiciaire des Ardennes, la Procureure de la République et le Directeur par intérim du Centre Hospitalier Bélair, visant à améliorer la réponse aux besoins d’expertises judiciaires, tant en phase d’enquête qu’en phase de jugement.